mardi 8 octobre 2013

Hockey (NHL) : le débat sur les bastons à nouveau relancé

La meilleure ligue de hockey au monde, la National Hockey League (NHL), a repris ses droits aux Etats-Unis et au Canada le 1er octobre dernier. Et un perpétuel débat à fait son retour au sein des observateurs du sport le plus rapide du monde : les bagarres. Officiellement autorisées par la ligue, elles suscitent à nouveau l'inquiétude de plusieurs scrutateurs locaux suite au match d'ouverture opposant Montréal à Toronto où l'"homme fort" Georges Parros a terminé sur une civière, avec une commotion cérébrale à la clef. Lumières sur un rituel violent et absurde, mais néanmoins indispensable, pour lequel certains joueurs sont payés des millions de dollars.

Parros à terre


1,95 mètre pour 97 kilos. Un beau bébé me direz-vous ? Un sacré spécimen en effet dont le métier est, non pas de mettre des buts comme l'attaquant qu'il est, mais de se battre. En huit saisons au sein de la LNH (comme disent ces invétérés traducteurs de Québécois), l'Américain Georges Parros ne compte que 18 buts et 17 passes en 453 matchs. C'est peu. Ridicule même. Et pourtant, le prestigieux club des Canadiens de Montréal - le plus titré de la ligue - s'est arraché ses services lors de la trêve estivale, et lui versera un salaire estimé à 950 000 $ pour cette saison 2013-14. Pourquoi ? Pour "renforcer" son effectif un peu tendre. En gros : il leur fallait un bagarreur, "un homme fort" comme ils disent dans la Belle Province. Car le joueur de 33 ans cumule quelques 1027 minutes de pénalités ! Notez bien qu'une bagarre est sanctionnée par 5 minutes de prison, ou par une exclusion après avoir participé à trois combats au cours du même match, ou encore pour être impliqué dans cette "discussion virile" lors des 5 dernières minutes de la rencontre. Il est donc aisé de conclure que George "Violent Gentleman" Parros a participé à un très grand nombre concours de droites et autres uppercuts.

Parros vs Orr
 Mais le "policier" du Canadien n'a pas pu profiter très longtemps de son nouveau chandail en ce début saison. Lors d'une bagarre (la seconde du match) contre un confrère bastonneur, Colton Orr, Parros s'est retrouvé face contre glace après avoir lourdement chuté le visage en avant. Agrippé à son rival, l'attaquant de Montréal a fait une lourde chute au moment où Orr tombait involontairement après avoir perdu ses appuis (voir ici en VF). Simple fait de jeu pour certains, cette lourde chute suscite un débat qui révèle l'importance des ces combats qui pourraient paraître barbares pour un néophyte.

La régulation par le poing

Outre le show qu'ils procurent à la foule en délire, les combats font partie intégrante du jeu. Même si les mauvaises chutes, comme celle de Parros, désolent les joueurs, la plupart d'entre eux ne demandent pas l'abolition des combats. "Ça fait partie de la game" comme l'explique l'ancien joueur André Roy. C'est un fait, les accidents sont un impondérable de ce sport où les plus graves blessures arrivent suite à de lourds contacts. Par exemple, la mise en échec de Zdeno Chara (2,06 m, 118 kg) sur Max Pacioretty en 2011 (voir ), provoquant à ce dernier une fracture de la quatrième vertèbre cervicale et une commotion cérébrale. Bien qu'involontaire dans ce cas, cet exemple montre bien que par définition le hockey est un sport de contacts violents. Mais il existe deux types de chocs : les involontaires (comme l'exemple précédent) et les volontaires. En effet, les "hommes forts" ont également certaines cibles de choix au cours d'un match, et ont a cœur de leur adresser volontairement un bloc vicieux. Le cas le plus courant étant le "genou contre genou". Tel le "coup de boule", l'agresseur arrive le genou en avant pour choquer celui de son adversaire. Cette pratique relativement courante suscite deux réactions : la vengeance du "policier" de l'équipe adversaire dès qu'il sera sur la glace au même moment que l'agresseur, ou bien une réaction épidermique du coach. C'est rare mais ça arrive, et pas plus tard que la semaine dernière lors d'un match opposant l'Avalanche du Colorado (Denver) aux Ducks d'Anaheim (Californie). L'entraineur de Denver, Patrick Roy (ex gardien star de la Ligue), n'a en effet pas supporté que le défenseur californien Ben Lovejoy tente ce coup bas contre Nathan MacKinnon, le joueur numéro 1 de la dernière draft (résumé ici).
C'est donc pour éviter ces risques de graves blessures que les bagarres existent : les gros défendent les "petits", comme à la cour de récréation. Certains observateurs, comme Vincent Damphousse (vainqueur de la Coupe Stanley avec Montréal en 1993) supporteraient "l'élimination des bagarres. Poursuivant, si on les enlève je crois pas que les plus vénérables se feraient abuser. Je pense qu'il faut juste appliquer le règlement plus sévèrement". Un point de vu non partagé par le journaliste sportif québécois Martin Lemay qui soutient l'existence de "l'auto-justice" via les bagarres. Des combats qui soulèvent d'ailleurs seulement l'indignation de certains de ces "observateurs".

Statu Quo ?


Car du côté des instances dirigeantes de la NHL et de l'AJLNH (Association des Joueurs de la Ligue Nationale de Hockey), rien à dire. No comment. Du moins, c'est l'avis du grand boss, Gary Bettman pour qui les combats sont une "soupape" bienvenue dans un match. Idem chez la toute puissante - et difficilement influençable - association des joueurs qui ne revendique pas la fin des combats. À vrai dire, ce problème concerne plus les General Manager (GM). Tout le monde a pu voir la tête attristée de Marc Bergevin (GM de Montréal) tandis que George Parros était évacué de l'arène des Canadiens. Ces collègues, qui sont souvent des anciens joueurs réputés comme Steve Yzerman (GM de Tampa Bay, Floride), partagent son inquiétude : "Nous devons décider quel sport on veut. Ou bien tout est permis et nous acceptons les conséquences, ou bien on franchit la prochaine étape et on élimine les batailles."
Il y a donc deux camps qui s'affrontent dans cette affaire où le manichéisme n'a pas sa place. Les "anti" ne sont pas plus gentils que les "pro" fight. Tous ont des arguments parfaitement valables. Les uns veulent éviter les coups vicieux, comme ils sont pratiqués en Europe où les bagarres sont interdites ; les autres souhaitent tout simplement éviter une catastrophe qui - il est vrai - finira indubitablement par arriver dans ce sport exigeant, rapide et violent.
Le consensus n'est donc pas prêt d'être trouvé. Il ne reste plus qu'à espérer qu'une bagarre ne se termine jamais mal.


Crédits photo : Getty Images / Ryan Remiorz, The Canadien Press, Postmedia News

jeudi 3 octobre 2013

Lyon - Vitória Guimarães : l'OL joue avec le feu.

Cinq jours après le triste match nul contre Lille à Gerland, l'Olympique lyonnais avait a cœur de se rattraper devant son public à Gerland. Une mission perdue les joueurs de Rémi Garde qui ont joué à se faire peur face à une équipe portugaise inférieure sur le papier. L'OL sauve provisoirement sa tête mais les inquiétudes demeurent.

OL - Vitória Guimarães

La crise. Les joueurs de Rémi Garde l'ont frôlé ce soir en offrant de nouveau une prestation plus que moyenne. Le coach espérait entrer dans une nouvelle dynamique avec cette compétition différente de la Ligue 1. C'est peine perdue. Avec ce nul contre le petit club de Guimarães, Lyon vient de compromettre sérieusement sa qualification pour le tour suivant de l'Europa Ligue. Pire, la crise menace plus que jamais dans le club de J.-M. Aulas.
Car il n'y avait rien, absolument rien à se mettre sous la dent du côté des Lyonnais lors de la première période. Les (jeunes) Lyonnais n'arrivaient absolument pas à combiner. Ferri, qui ne joue pas à son poste, n'utilisait pas pleinement son couloir droit qu'il partageait avec le timide Pléa. Mvuemba et Malbranque n'ont eu aucune incidence sur le jeu. Seul le couloir gauche occupé par Lacazette et Umtiti donne satisfaction jusqu'à la sortie de ce dernier sur blessure (claquage, 34e). Résultat, Moussa Maazou punit purement et simplement l'OL suite à une erreur de jugement de Gueida Fofana, placé en défense centrale, qui offre un duel contre Anthony Lopes à l'attaquant portugais. 

La révolte

Si Zeffane a remplacé Umtiti, Clément Grenier reste sur le banc au début de la seconde mi-temps. Même s'il a rendu une copie plus que moyenne contre le LOSC samedi dernier, l'international français aurait fait le plus grand bien à son équipe. Mais comme dans tous les matchs pièges, c'est au capitaine de montrer l'exemple. Maxime Gonalons sonne donc la révolte en reprenant d'une tête rageuse un coup-franc frappé par Mvuemba (53e). Les murs ont dû trembler durant la pause et ça se voit. Les joueurs de Rémi Garde prennent conscience de leur supériorité et commencent enfin à jouer peu avant l'entrée de Grenier (Malbranque, 62e). Le milieu de terrain offre d'ailleurs un caviar à Fofana sur coup-franc (65e), cependant le défenseur central d'un soir n'arrive pas à concrétiser une des rare actions que les locaux se procurent uniquement sur phase arrêtée. L'envie a donc fait son retour dans la seconde période, mais le niveau de jeu, lui, n'est toujours pas au rendez-vous. 

Motivation retrouvée et pénalty oublié

Si les Lyonnais ont fait un non match lors de la première période, ils ont eu au moins eu le mérite de faire preuve d'orgueil lors de la seconde. Un sentiment salvateur à la marque mais inutile dans le jeu, puisque l'OL n'a pas forcément mieux joué d'une mi-temps à l'autre. Les passes restent approximatives et les joueurs trop naïfs. À l'image d'un Ferri ayant reçu un carton jaune pour un croche-patte suite à une erreur d'appréciation (70e). La rentrée de Danic (Mvuemba, 83e) ne changera rien, même si l'OL aurait dû bénéficier d'un pénalty après un tacle ardu de Ba sur Lacazette (86e). Un pénalty accordé dans un premier temps par M. Meyer, l'arbitre central, avant d'être convaincu par son assistant de but - le fameux cinquième arbitre - qu'il n'y avait pas faute. Une intervention, il faut le dire, injuste pour les Lyonnais car il y avait bien faute. En fin de compte ce fait de jeu aurait plus été un cache-misère qu'autre juste dans ce match nul justifié. Un score qui exprime clairement, et honnêtement, le vrai niveau de l'Olympique lyonnais qui n'a pas encore sorti la tête de l'eau, bien au contraire.