La rencontre entre les Minguettes (CFA 2) et Nancy (L1) a été l'occasion de découvrir la fameuse ambiance de la Coupe de France. Cette compétition qui fait rêver les grands, les petits, les vieux et les jeunes. Car l'ambiance était bien le seul intérêt de cette longue et polaire rencontre.
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le nom de la rue fait rêver ... |
Une histoire de gros sous. Oui, la Coupe de France, emblème des pauvres clubs amateurs, c'est aussi une histoire d'argent et, pour le coup, de stade de substitution. Car l'AS Minguettes (ASM) n'a pas joué son "match du siècle" à domicile mais au Matmut Stadium, antre habituellement dévouée à l'ovalie et au LOU. Mais ce déménagement exceptionnel ne s'est pas fait sans mal.
Pour faire court, le LOU aurait demandé (les points de vu divergent) 130 000 euros aux footeux pour céder leur stade. Une proposition indécente vu les moyens du club amateur qui refuse catégoriquement et accuse, par la même occasion, les rugbymen de vouloir régler un conflit larvé avec la mairie de Vénissieux. Ah l'ambiance Coupe de France, le don de soi, la générosité. Bref.
Finalement, tout est rentré dans l'ordre. Le match a eu lieu même si l'ASM avait tout de même quelques frais à régler. En effet, la rencontre face à Nancy tournait autour de 15-20 000 euros. Mais le quartier des Minguettes était présent en force dans les tribunes démontables du Matmut Stadium.
L'ambiance Coupe de France
Le temps de rejoindre l'émérite Alexandre Pasteur, vaillant commentateur sportif pour Eurosport, je pénètre dans le stade de tous les conflits. Stand de merguez bien équipé. Brasserie du LOU remplie de gens en train de trinquer. Des jeunes du "quartier" qui courent partout. Vente de billets de tombola. Ca y est, j'y suis dans cette fameuse ambiance Coupe de France.
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y avait du monde ! |
Quasi plein. Plus de la moitié des 8000 places étaient occupées au cours du match. Et quelle ambiance ! Ca chante, ça tape des pieds sur le sol en tôle (ou dans le genre, bref, ça fait du bruit !). L'entrée des joueurs se fait sous un tonnerre d'applaudissements et d'encouragements pour les Vénissians, et d'insultes pour les Nancéiens. C'est les Minguettes tout de même.
La purge, le match débute après le coup d'envoi donné par Alain Caveglia. Au même moment, les commentateurs d'Eurosport qui se trouvaient sur ma droite, tourne le dos à la caméra pour regarder la pelouse. Le consultant du soir, Steve "Savigoal" Savidan, se met debout et commente le match avec un sacré débit. Il s'arrête sporadiquement pour laisser parler Alexandre, ou pour s'allumer une clope. Il faut le voir pour le croire !
Une très longue rencontre
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Nancy on t'encule". Des mots violents mais normaux dans le monde du football. On entend bien la même chose dans les tribunes de Ligue 1 après tout. Mais pour le coup, les spectateurs sont déchaînés, les invectives et les remontrances envers les joueurs pleuvent.
Et sur le terrain, pas grand chose à se mettre sous la dent. Il y a quelques bons éléments parmi les 22 joueurs. A Vénissieux, M. Cassara (gardien), Ait El Mouden (milieu) et A. Berrezkami (ailier) tirent leur épingle du jeu. Mais du côté nancéien, c'est vraiment la catastrophe. Comment cette équipe arrive à se maintenir en Ligue 1 depuis la saison 2005-2006 ? Vu le niveau affiché contre l'ASM, ce maintient tient de l'ordre du miracle. Pourtant quelques joueurs - très peu - élèvent le niveau : T. Ayasse (milieu et buteur tueur d'espoirs à la 120e), S. Puygrenier (défense) par exemple. A l'inverse, B. Monkandjou (buteur à la 106e) a multiplié les échecs devant le but, prolongeant ainsi le calvaire de la presse, obligée d'assister dans le froid à cette rencontre insipide. Un tortionnaire.
L'ambiance Coupe de France made in Minguettes
Mais le Petit Poucet a longtemps tenu le coup. Il a été courageux et a été soutenu par son public intenable. En effet, les supporters du quartier bien connu à l'échelle nationale, ont donné du boulot à la sécurité. Sortie d'escalier bouchée, jet de projectiles sur la pelouse. A défaut d'actions sur le pelouse, il y en avait dans les gradins.
La fin du match approchant, la sécurité s'organise. Sur ma gauche, un ponte du LOU signale que les forces de l'ordre se sont mis "
en configuration envahissement de terrain". Ça promet.
Pour le coup, on n'a pas été dessus. Alors que les tribunes se vidaient, les quelques personnels de sécurité et techniciens (et moi) commencent à être pris d'une crise d'éternuements. Tout le monde tousse. Nos gorges commencent à faire mal et nos yeux à pleurer. Ah, le gaz lacrymogène. C'est toujours un plaisir. En même temps, la vue, 5 minutes plus tôt, d'un gros costaud habillé d'un gilet jaune fluo pleurant à chaudes larmes m'avaient mis la puce à l'oreille.
Finalement, on quitte le tribune presse en se raclant la gorge. L' AS Minguettes est éliminé et nous sommes fatigués et gelés. Triste sort pour ce club qui, vu leur courage affiché au cours de ce match, auraient mérité de se qualifier. Mais bon, ils auraient joué contre Troyes, autre mal classé de Ligue 1, qui a tout de même plus de ballon que Nancy.
Bref, je m'en souviendrai de ce match. Mes pieds aussi remarque.